Harry Potter et les reliques de la mort - Partie 2 [Volume 7]

Ayé, enfin vu! Personnellement, j'ai dit au revoir à l'univers d'Harry Potter il y a quatre ans, lorsque le dernier bouquin est sorti, mais je crois qu'il est dur de ne pas être un minimum nostalgique en voyant ce dernier film. Là où la première partie se consacrait spécifiquement au trio Ron/Harry/Hermione, cette seconde partie met chaque personnage en avant, même les plus secondaires (Neville! McGonagal!), en n'oubliant pas les clins d'oeil au premiers films et les lieux cultes qui ont parsemé la saga : à commencer par Poudlard, particulièrement représentatif de l'univers d'Harry Potter. J'avais peur que le film ne soit qu'un ramassis de scènes d'action comme le laissait suggérer la bande-annonce (en même temps, c'est le principe des bandes-annonces, pour attirer le plus de gens possibles), mais non, pas tant que ça, le film n'hésitant pas à proposer quelques scènes lentes (ou molles, selon les points de vue).

Ceci étant dit, je dois m'arrêter deux minutes sur la 3D : du vrai n'importe quoi. Absolument aucun intérêt, on se rend rapidement compte que le film n'a pas vraiment été pensé en 3D (ou alors ils s'y sont très mal pris, mais il me semble que la décision a été prise après). Au final, les lunettes ne servent qu'à assombrir l'image. Et aussi pour le truc de quelques minutes juste avant le film, où ils nous montrent le génie de la 3D avec quelques animations franchement bien foutues. Mais bon, voilà, quoi.
Ceci étant dit (bis), je peux recommencer à parler du film en lui-même.

Je dirais que, globalement, il n'a pas été trop mal adapté. On a vu bien pire (dans les films 4/5/6 surtout), mais y'a pas trop de quoi se tirer les cheveux. La décision de conclure la saga en deux parties était très probablement commerciale au départ, mais on ne peut pas lui enlever le fait que ça fasse beaucoup de bien à l'ensemble. On a davantage de détails, et ces deux parties s'avèrent aussi indispensables l'une que l'autre pour respecter le plus possible le matériel d'origine.
Parmi les couics, les trucs qui ne marchent pas, je pense instinctivement à Harry et Ginny. J'ai jamais été fan du couple, mais ils avaient quand même un petit truc dans les bouquins, sans être le best couple ever. Là, c'est une vraie catastrophe. On a pendant tout le film une Ginny qui se la joue folle amoureuse d'Harry, prête à tout pour le sauver, tandis qu'Harry s'en fout. Littéralement. A aucun moment j'ai eu l'impression qu'il ressentait ne serait-ce qu'un petit peu d'amour envers Ginny. Rien, du vide. Le manque d'alchimie entre les deux acteurs n'aide pas, bien évidemment, mais ils auraient pu au moins faire l'effort de se toucher (non sexuellement parlant, hein, je parle de se prendre la main par exemple). Si l'on enlève leur baiser et les tentatives (un poil risibles) de Ginny de le protéger, rien ne nous indique qu'ils sont censés être amoureux.

Ron et Hermione s'en sortent mieux. Parce que ça coule davantage de source, parce qu'ils jouent au chat et à la souris depuis le départ, et parce que ça se voit que Rupert Grint et Emma Watson ont partagé un certain nombre de scènes depuis un certain nombre d'années. Ils l'ont, eux, ce truc. Et leur baiser était sympa.

Voldemort est un peu décevant de mon point de vue. Disons que je ne sais pas vraiment de quelle façon il faut prendre le personnage. Dans les bouquins, il est glacial, imperturbable, assez effrayant dans son genre, il représente une vraie menace... Ici, pas vraiment. Il est cool Voldy, il ne fait jamais vraiment frissonner. Il est même un peu ridicule par moments. C'est peut-être fait exprès, mais je trouve ça un peu dommage.

La partie que j'attendais le plus, et dont l'adaptation à l'écran me faisait un peu peur, c'est les souvenirs de Rogue (ou plutôt Snape, parce que "Rogue" est un peu pourri comme nom), qui représente à peu près l'un des pans les plus importants de la saga. Ces souvenirs nous font donc voir le personnage de Rogue d'une manière bien différente, mais c'est toute la saga qui se retrouve différente une fois que l'on en apprend plus au sujet de ce bon vieux Rogue. J'ai trouvé cette parenthèse génialement retranscrite à l'écran, avec ce qu'il faut d'émotion sans trop tirer la corde sensible. J'ai presque envie de dire que ce personnage est la plus grande réussite de l'adaptation cinématographique, tant sa complexité est palpable. Merci à Alan Rickman, absolument grandiose. On le savait charismatique, mais je l'ai également trouvé très juste dans des moments plus dramatiques. J'ai bien aimé ce que dit Harry à la fin, comme quoi Rogue est la personne la plus courageuse qu'il ait connu.

Sinon, je regrette un peu que l'homosexualité de Dumbledore soit passée à la trappe (mais bon, ça ne m'étonne pas, déjà que c'était du pur sub-text dans le livre). Et je regrette aussi la mort de Voldemort, ridicule à souhait (ça passait déjà difficilement dans Charmed le coup des méchants qui explosent...). Et les morts de chaque personnage, en fait, ne sont pas du tout émouvantes. Mais vraiment pas du tout. J'avais été beaucoup plus touché par la mort de Dobby dans la première partie. Bon, ok, normal, c'est Dobby, mais quand même. Je regrette un peu aussi la sous-exploitation de Hagrid. Et THE détail qui tue : on a passé la saga à nous rappeler qu'Harry a les mêmes yeux que sa mère (donc des yeux vert perçants), et au moment où on voit cette dernière... elle a des yeux marrons. MARRONS. Ca m'a un peu perturbé sur le coup, même si, ok, on peut passer outre.

Ce qui m'a beaucoup plu, de manière globale, c'est la manière non-manichéenne avec laquelle est dépeinte chaque personnage. Les méchants ne sont pas forcément si méchants que ça. Je pense aux Malefoys (mère et fils, surtout). Rogue, aussi, bien évidement. Et ce moment, dans l'épilogue, où Harry dit à son fils que c'est pas grave d'être à Serpentard, que ça ne signifie pas grand chose. Tous les Serpentard ne vont pas finir Mangemorts (même si c'est plus drôle, bien évidement). C'est l'un des trucs qui me gênaient un peu dans les premiers films (et livres), cette façon très manichéenne de nous dire "Griffondor = gentils ; Serpentard = méchants". Les nuances, c'est toujours bon à prendre.

Un petit mot enfin sur l'épilogue. J'appréhendais de voir la scène en question parce que ce chapitre m'avait énormément déçu dans le livre. Et puis finalement, ça va. Ca reste un peu pourri et je n'aime pas cette manière de casser toute l'imagination que les fans peuvent avoir quant à la suite des aventures, mais ça va. On ne peut pas enlever à cette scène le fait d'être une vraie grande conclusion. Il y a une vraie tentative de bouclage de boucle, que ça plaise ou non. Et puis, comme je l'ai dit plus tôt, j'ai beaucoup aimé ce qu'a dit Harry à son fils. Un peu plus mitigé concernant le coup des prénoms-hommages. "Albus-Severus", ça ne doit pas être un prénom super facile à porter de nos jours... Je trouve ça un peu lourdeau, même si ça reste un bel hommage.
J'avais peur que le vieillissement des acteurs soit un peu ridicule (sachant qu'ils ont tous la vingtaine), mais la production a préféré rester sobre. Très sobre. Trop sobre? Avec dix-neuf ans de plus dans les dents (donc plus de trente-cinq ans chacun), on peut dire qu'ils ont plutôt bien vieilli. Ils avaient tous encore une apparence très jeune, à part peut-être Ron beaucoup plus chevelu que d'habitude. Mais bon, un surplus de maquillage aurait pu complètement ridiculiser la scène, donc ils ont peut-être choisi la meilleure option.

Bref, c'est une belle saga qui s'achève. Ce dernier film n'est pas exempt de défauts (que je ne me suis pas gêné de citer), mais, très honnêtement, il m'a beaucoup touché. Pour ce qu'il représente pour le fan que je suis, forcément, mais aussi parce qu'il comporte quelques très belles scènes, quelques très bons acteurs. C'est une partie de mon enfance qui s'est achevée en même temps que le film, et je crois que je n'oublierai jamais vraiment cette grande saga qui aura incontestablement marqué les années 2000. Les acteurs auront du mal à faire oublier le rôle qui les a rendus célèbres, mais j'espère qu'ils auront tous plein de belles opportunités pour la suite de leur carrière.