Miss Kitty ~ Out of this World ~
Nombre de messages : 60592 Age : 34 Date d'inscription : 07/01/2009
| Sujet: Le philosophe qui n'était pas sage [Laurent Gounelle] Dim 3 Aoû - 15:13 | |
| Deux destins qui s’affrontent, deux conceptions de la vie que tout oppose.
La forêt tropicale semblait retenir son souffle dans la chaleur moite du crépuscule. Assise devant l’entrée de sa hutte, Elianta tourna les yeux vers Sandro qui s’avançait. Pourquoi ce mystérieux étranger, que l’on disait philosophe, s’acharnait-il à détruire secrètement la paix et la sérénité de sa tribu ? Elle ne reconnaissait plus ses proches, ne comprenait plus leurs réactions… Qu’avaient-ils fait pour mériter ça ? D’heure en heure, Elianta sentait monter en elle sa détermination à protéger son peuple. Jamais elle ne laisserait cet homme jouer avec le bonheur des siens. ~*~*~
"Cette histoire se déroule à l’autre bout du monde, et pourtant c’est une histoire sur nous, notre société, cette société qui a façonné malgré nous nos esprits et nos habitudes de vie. J’avais envie d’inviter chacun de nous à une prise de conscience, et oser la question : est-ce vraiment ce que nous voulons ? " ~ Laurent Gounelle Que pensez-vous de ce livre ? | |
|
Miss Kitty ~ Out of this World ~
Nombre de messages : 60592 Age : 34 Date d'inscription : 07/01/2009
| Sujet: Re: Le philosophe qui n'était pas sage [Laurent Gounelle] Dim 3 Aoû - 15:14 | |
| J'ai adoré. Ce livre nous permet de poser un regard différent sur notre société actuelle, et de mettre en exergue toutes les manières dont nous sommes manipulés et conditionnés par celle-ci. Une mise en évidence d'à quel point l'Homme peut être néfaste pour l'Homme. A quel point la matérialité nous aveugle, la société et ses normes nous oppressent, et nous empêchent d'être pleinement nous-mêmes, de garder cette connexion avec ce qui nous entoure. A force d'individualisme, de critiques, de fierté, de comparaisons, de normes imposées, de valorisations et dévalorisations selon certains critères fixés arbitrairement, d'étiquetages négatifs ou positifs.... et j'en passe... l'Être humain perd finalement de vue l'essentiel. On a oublié d'arrêter de juger ou de se sentir menacés par la beauté, l'intelligence ou le talent d'autrui. On a oublié d'apprendre à accepter les gens pour ce qu'ils sont, et à nous-mêmes, nous accepter pour ce que nous sommes, sans forcément entrer dans ce processus malsain de comparaison avec les autres. Mais c'est notre société qui veut ça... Si on veut être intégrés et survivre, on doit se conformer à ce système. Ce qui est à la fois complètement inévitable et complètement stupide. Si les personnages agissent avec une certaine finesse pour manipuler les populations indiennes, les démonstrations, elles, l'étaient beaucoup moins, ce qui ne les prive néanmoins pas de leur efficacité pour frapper la conscience du lecteur. Deux extraits qui m'ont particulièrement plu : "Tant que les Indiens resteront dans cet état, ils seront intouchables. (...) Ils sont pleinement eux-mêmes... Ils sont centrés, conscients, dans l'Être... Ce que je veux dire, c'est qu'ils vivent chaque instant intensément, sans rien attendre, sans penser à ce qu'ils feront dans cinq minutes, dans une heure, ou la semaine prochaine. Quand ils regardent une fleur, ils regardent une fleur. Quand ils écoutent quelqu'un, ils écoutent quelqu'un. Quand ils mangent un ananas, ils mangent un ananas... Ils en savourent chaque bouchée en silence, en étant pleinement conscients de leurs sensations. Ils vivent profondément chaque instant. Quand ils sont en présence d'un autre, ils n'attendent pas d'être admirés ou respectés ou je ne sais quoi encore. Ils sont toujours sincères. Ils ne jugent pas les autres et donc ne craignent pas d'être eux-mêmes jugés. Ils sont... libres."
*~*~*
"La difficulté avec ces sauvages, c'est qu'ils voient du positif partout. Il y a du soleil ? Ils sont contents. De la pluie ? Ils sont contents. Des herbes poussent dans leur champ de manioc ? Ils sont contents... Il faut les amener à voir négativement des choses neutres. (...) On va les habituer à étiqueter négativement ces choses, et ils finiront par les voir ainsi. Les mots guident le ressenti. (...) Ils doivent apprendre à appeler la pluie 'mauvais temps', les jeunes pousses des 'mauvaises herbes', certaines senteurs des 'mauvaises odeurs', etc. Ça va conditionner leur perception. Bientôt, leur monde ne sera plus aussi beau." En bref, je le recommande ! Laurent Gounelle m'a convaincu avec cet ouvrage de me tenter à ses deux premiers livres. | |
|