Un petit OVNI made in HBO, malheureusement annulé après treize épisodes. Peu d'épisodes, donc, mais je reste très marqué par le visionnage de cette série. Une série hors-normes qu'il serait difficile de mettre dans une case, et qui m'a un peu rappelé les séries de Ricky Gervais (Extras et The Office) avec cette incroyable capacité de mettre réellement le téléspectateur mal à l'aise. Il ne s'agit pas de suivre gentiment les péripéties comiques du personnage principal, l'investissement du téléspectateur me paraît plus conséquent ; en tout cas, personnellement, j'étais vraiment dedans.
L'atout de la série, c'est bien évidemment Lisa Kudrow, qui trouve ici le rôle le plus intéressant dans lequel j'ai pu la voir (malgré toute mon affection pour Phoebe Buffay). Valerie Cherish est l'anti-héroïne par excellence : elle est profondément ringarde, has been, hystérique, névrosée, un peu dans son monde. Le genre de femmes que l'on ne rêverait pas d'avoir dans notre entourage. Pourtant, Lisa Kudrow déploie tout son talent et réussit le tour de force de rendre son personnage considérablement attachant. Tout au long de la saison, je me suis senti très gêné et mal à l'aise pour elle, tandis que les producteurs (et un seul, spécifiquement) lui en faisaient voir de toutes les couleurs. J'ai attendu toute la saison que Valerie craque enfin, se livre, pète un plomb, au lieu de garder constamment son masque de femme heureuse et épanouie. Il faudra attendre le dernier épisode pour qu'elle commence à s'énerver, l'occasion d'une scène jubilatoire. Pour le "breakdown", il aurait sûrement fallu attendre la saison 2...
Tour à tour subversive, décalée et poignante, The Comeback est donc axée autour de cette femme particulière qui tente de revenir dans le showbizness après avoir été la star d'une sitcom populaire. Le parallèle n'est évidemment pas anodin, Lisa Kudrow, également créatrice de la série, s'est très probablement inspirée de son expérience dans le métier, ainsi que de sa carrière post-Friends.
Objet télévisuel étrange, The Comeback n'a pas trouvé son public, et s'est trouvée injustement annulée alors que Valerie Cherish avait sûrement encore beaucoup de choses à raconter. J'ai rarement été aussi attristé par une annulation, mais je suis satisfait par la conclusion qui lui a été donnée. Les auteurs ont probablement vu venir l'annulation et ont donc jugé bon d'offrir une fin pas trop frustrante.
Je recommande vivement cette série unique et indescriptible. Pour ma part, je crois que je ne tarderai pas à me refaire une intégrale (treize épisodes d'une trentaine de minutes, ça ne prend pas énormément de place dans le planning personnel).