Dernier livre lu

"Ils ont laissé papa revenir", de Toni Maguire - A l'instar de Ne le dis pas à maman, premier livre de l'auteure qui y raconte son enfance constituée de viols répétés par son père et d'une mère qui la rejetait et fermait les yeux, cette suite où elle raconte son adolescence et une partie de sa vie adulte est complètement bouleversante. Enfant abusée depuis ses six ans, l'histoire s'était conclue dans le premier livre par une grossesse à quatorze ans et une première dépression nerveuse. Ce livre raconte la difficile suite qui a succédé à ces événements. De la peine de prison très courte de son père, au rejet et au regard méprisant des gens par la suite, comme si elle avait été coupable, Antoinette Maguire n'a pas été gâtée par la vie. En devenant Toni à 17/18 ans, elle est parvenue à devenir une nouvelle personne un tant soit peu affranchie de ses démons. Mais avant ça, elle raconte dans ce livre le parcours difficile qui l'a amenée à trouver cette force intérieure. Un récit qui montre que les séquelles d'une enfance violente (tant sexuellement que verbalement) et déréglée émotionnellement ont une force destructrice redoutable.

La lecture est très prenante, on est vraiment pris aux tripes par son parcours. D'autre part, elle amène aussi des réflexions intéressantes sur le rapport à nos parents et l'envie de comprendre ce qui fait qu'ils sont comme ils sont... Car comme elle le dit très bien, la haine n'affecte que celui qui la nourrit.

"Kaamelott : l'Armée du Nécromant" (BD) - Merci à Ephy et les membres de la Team Slayer Revival pour le cadeau ♥ J'ai mis du temps à trouver le temps de me plonger dedans, mais une fois lancée, je me suis fait la BD en une demi-heure ^^ Le format change forcément beaucoup de la série TV, ce qui peut être déstabilisant, mais j'ai déjà eu un peu de pratique auparavant avec les comics BTVS. Je l'ai adorée ! On retrouve le ton de tous les personnages, j'entendais la voix de chacun d'entre eux dans ma tête. C'est la patte Astier à n'en pas douter. Chacun des personnages a ses expressions et son vocabulaire bien à lui, à tel point qu'on a limite pas besoin de l'image pour savoir qui parle ^^ L'histoire est un peu plus fantasque que dans la série (avec des zombies), car le budget n'était pas un problème au format dessin, mais ça reste très dans le ton de cette dernière, tant dans l'humour que dans la structure ou les dialogues ou encore les situations/retournements de situation.

Ça m'a du coup donné envie de me tenter aux autres BD quand je serai un peu moins fauchée :-)

J'ai pas été spécialement fan des dessins par contre, mais les persos étaient reconnaissables, c'est l'essentiel. Cet art est tellement subjectif en même temps, et je ne suis pas sûre que l'objectif dans ce genre de situations soient qu'ils soient le plus ressemblant possible avec les acteurs. Je pense que le dessinateur est là pour apporter sa propre vision d'un personnage.

La Résistance expliquée à mes petits-enfants - Un récit court et simple, sous forme de questions/réponses. Ça permet d'en apprendre un peu plus sur la résistance, vue de l'intérieur à travers les yeux d'une femme qui a elle-même été résistante. C'est toujours intéressant.

Harry Potter and the Sorcerer's Stone en audiobook, lu par Jim Dale Ça m'a donné une nouvelle appréciation au livre que j'ai aimé beaucoup plus que lors de mes dernières relectures grâce au travail de Mr Dale

Je ne me suis jamais tentée à un audiobook, qu'est-ce que ça apporte en particulier à tes yeux ? ^^

Moi j'ai trouvé que ça m'amenait plus dans le monde qu'une simple lecture, surtout si l'acteur utilise différentes voix pour chaque personnage

D'acc ! ^^ J'avoue que ça m'attire pas spécialement, mais ça doit être une expérience différente et intéressante :-)

Et si c'était vrai de Marc Levy.
Ça faisait un moment que je voulais le lire et voilà chose faite.
Je suis assez mitigée sur ce livre. J'aime beaucoup l'histoire et les personnages. C'est vraiment une belle histoire.
Le livre est court donc est censé se lire vite.
Mais je crois que là où j'ai du mal, c'est avec le style de Levy.. Parce que j'ai mis terriblement longtemps à lire ce livre.. Alors que l'histoire me plaisait.. x) Mais par moment je n'aime pas les dialogues et y'a des passages inintéressants.. Et c'est dommage..
J'avais lu juste un livre de Levy (je sais plus le nom, celui de la fille et de son père là.. ) et j'en avais gardé un assez bon souvenir. Mais celui-ci j'ai eu du mal à le finir.. A me mettre dedans en fait. Après une fois dans la lecture ça va, mais un peu long à s'y mettre à chaque fois..
Mais ça reste quand même une belle histoire, et ça reste sympa à lire. C'est un bon divertissement quoi.
Après c'est pas le pire livre que j'ai lu hein, mais c'est pas le meilleur non plus^^
Mais je pense que ça vient vraiment du style et des tournures de phrases.. Car l'histoire est vraiment bien..

Vous revoir de Marc Levy.
Et bien cette suite est carrément mieux! C'est beaucoup mieux écrit. Je me suis pas ennuyée une seconde contrairement au premier où j'avais trouvé quelques passages assez inutiles et ennuyeux.
Une très belle histoire, et surtout une très belle suite d'histoire. Cette suite clos bien mieux que le premier. Les personnages sont davantage attachants.
Bref, je recommande =P

Nick a écrit:

Moi j'ai trouvé que ça m'amenait plus dans le monde qu'une simple lecture, surtout si l'acteur utilise différentes voix pour chaque personnage

Rah, oui, à chaque fois je me dis que je devrais essayer : la lecture à voix haute donne aux mots une musicalité qu'ils ont moins dans la lecture à voix basse. Mais je ne sais pas si j'ai envie de découvrir un livre de cette façon... j'ai l'impression que ça nuit à l'effort d'imagination associé à la première lecture d'une oeuvre fictionnelle.

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J'ai lu pas mal de choses dernièrement, notamment les Fragments d'Héraclite (qui mériteraient de nombreuses relectures), les Méditations métaphysiques de Descartes (j'adore les deux premières méditations, avec l'expérience vertigineuse du doute radical et l'hypothèse du malin génie : l'hypothèse machiavélique d'un Dieu trompeur qui aurait intentionnellement fait en sorte que notre perception du monde soit complètement faussée et illusoire ) et L'oeil et l'esprit de Merleau-Ponty.

Sinon, j'ai commencé un cycle de lecture de tragédie grecques ! Un de mes profs fait tout le temps référence à Sophocle dans un cours sur le destin, donc je me lance, parce que c'est quand même un peu l'origine de la littérature J'ai commencé avec Eschyle, dont il me reste à lire Les Euménides. La langue est belle, imagée, parfois grandiloquente évidemment mais ça a son charme. Le début des Choéphores a un gros côté Bargaining de Buffy (2000 ans plus tôt ), avec une discussion mélancolique et une tentative de résurrection que j'imagine dans un cadre nocturne, un peu aussi comme la discussion entre Nate et Claire dans l'avant-dernier épisode de Six Feet Under (cf mon avatar).

En quoi ça l'affecte l'imagination? Tu ne vois rien, tu ne fais qu'écouter...

Dans la voix (ou les voix) de l'acteur, par exemple, le ton qu'il prend, sa façon de prononcer une ligne de dialogue, qui peut faire varier le sens d'une réplique et la façon dont on perçoit tel ou tel personnage : je pense surtout au théâtre, aux oeuvres dans lesquelles les dialogues ont une grande importance. Il y a certes "image" dans "imagination" (et tu as raison de le souligner), mais je ne crois pas qu'une lecture puisse être entièrement neutre : il y a déjà une perception et une interprétation (consciente et inconsciente) du texte dans la façon de le lire.
C'est vrai, cela dit, que les mots du texte sont les mots du texte ^^

J'ai lu les Euménides et ainsi terminé mon cycle Eschyle, sinon !

Raison de plus pour commencer en essayant une œuvre que tu connais déjà très bien Je te conseille particulièrement la version d'Harry Potter lue par Jim Dale (j'adore Stephen Fry, mais je préfère largement la lecture de Jim Dale , ne serait-ce que pour ses voix)

Complètement d'accord, c'est ce que j'entendais en disant n'être pas sûr de vouloir découvrir un livre de cette façon ^^


J'ai lu le très court Vérité et mensonge au sens extra-moral de Nietzsche.
Et l'Histoire de l'homosexualité par Colin Spencer : souvent passionnant, notamment dans la première partie sur la préhistoire et l'Antiquité, où la vision de l'homosexualité est tout à fait rafraîchissante (et cohérente dans sa misogynie : on admirait bien davantage, dans la Grèce antique, le corps masculin que le corps féminin). Le livre a dès lors une problématique claire et intéressante : que s'est-il putain de passé depuis l'Antiquité pour que l'homosexualité devienne tabou et que l'hétérosexualité s'établisse comme la norme sociale ? (spoiler : la religion joue un certain rôle dans l'affaire )
Le livre a toutefois des problèmes, disons, de méthode : il ne cite aucune source, ce qui n'est pas sérieux de la part de quelqu'un qui prétend faire l'Histoire de quelque chose. Si l'ensemble me paraît juste (et que beaucoup de choses que je savais sont reprises dans le bouquin), il est toutefois problématique de devoir croire l'auteur sur parole quant à un certain nombre d'éléments. La conclusion, à tendance normative, est assez ratée également, et parfois étrangement moralisatrice ; l'auteur est vraiment meilleur quand il se limite à un point de vue descriptif. (et Dieu sait que j'accorde de la valeur aux analyses normatives, c'est même l'objet premier de la philosophie !)

Il a l'air sympa le second livre que tu cites, je vais l'ajouter à ma liste d'envies ! Je suis curieuse d'enrichir peut-être un peu plus ma culture sur le sujet. Même si effectivement, énoncer des faits sans sources, c'est pas tip top...

Mes deux dernières lectures :

J'ai de la chance, j'ai adoré les deux derniers livres que j'ai lus :

- Le Banquet de Platon : c'est drôle, profondément homo-érotique, à mi-chemin entre littérature et philosophie, peut-être le dialogue le mieux écrit de Platon, le plus agréable à lire en tout cas ; à la fois léger et intelligent, et la multitude de personnages et de discours permet de ne pas tomber dans un exposé lourd et dogmatique de la doctrine de Platon.

- Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité parmi les hommes de Rousseau : non mais Rousseau Souvent moqué aujourd'hui, car sa pensée a été caricaturée jusqu'à être dénaturée, on en garde une image niaise et le concept utopique du "bon sauvage", mais sa pensée est ici beaucoup plus nuancée et complexe que ça. L'état de nature, selon Rousseau, n'est ni bon (comme le prétend Locke) ni mauvais (comme le prétend Hobbes) mais profondément amoral, comme chez les animaux. Rousseau crée et développe tout un tas de concepts passionnants : la perfectibilité, la différence entre l'amour propre et l'amour de soi, etc. La dernière partie du bouquin est particulièrement actuelle dans son ode à la liberté (king of Révolution française) et dans son constat glaçant sur l'avènement par étapes du despotisme, où le peuple se retrouve progressivement asservi contre son gré. Texte philosophiquement dense (politique, morale, économie, anthropologie, tout y passe) et surtout extrêmement bien écrit : ça regorge de formules frappantes et le style rend la lecture passionnante, contrairement à la lourdeur de la plupart des philosophes.
"Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire 'ceci est à moi', et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile."

Dragonfly in Amber - Diana Gabaldon
Very Good Lives - J.K. Rowling (non-fiction, relecture)
Deadpool #1 (Marvel Now) - Gerry Dugan

"Le Test", Stéphane Allix - Un livre que je recommande, ne serait-ce que pour ouvrir son esprit à d'éventuels autres champs de possibilités en ce qui concerne la possibilité d'une après-vie. Ce livre n'a pas vocation à forcer un résultat dans l'esprit du lecteur, mais à lui exposer les composantes d'un test mené, comme il est d'habitude pour Stéphane Allix, de manière rigoureuse et consciencieuse. Libre à chacun ensuite de se forger une conviction face aux résultats qu'il a obtenus.

Les échanges, récits et explications (r)apportés dans le livre sont en tout cas très intéressants et j'ai aimé découvrir ce que chaque médium comprend et perçoit de cette continuité de la vie sous une autre forme, des difficultés qui peuvent se dresser dans la prise de communication. Les discours se recoupent tous dans un même sens au final, même si chacun accueille ces informations avec une sensibilité et une compréhension qui lui est propre.

La lecture est qui plus est très agréable, tant le style est fluide et accessible. Je le conseille, au moins à ceux qui sont interpellés par le sujet.

Harry Potter and the Cursed Child - J.K. Rowling, Jack Thorne ♥

On y apprend des choses intéressantes au sujet de Draco, si j'en crois le post de SMG ?

Il a un bon développement je dirais.

Lus récemment :

• Le Paradis de Dante. L'Enfer reste mon préféré, mais la perspective cosmologique du paradis dantesque est vraiment intéressante : on y voit le Paradis comme une succession de mondes, de planètes, de lunes, jusqu'à la fusion de l'individu avec l'univers - c'est finalement bien moins niais que ça aurait pu l'être (ça a été écrit au 13e siècle!), et même presque subversif dans le rapport aux dogmes chrétiens.
  
• L'avenir d'une illusion de Freud.
  
• L'épopée de Gilgamesh. C'est l'un des plus vieux textes de l'humanité, environ 18 siècles avant JC. Au delà de l'intérêt historique (qui est déjà suffisant en soi), cette épopée a une portée littéraire considérable, presque existentialiste au sens de Kierkegaard. La description des tourments existentiels, du rapport à la mort, celle de l'autre et surtout la sienne, est formidable dans sa concision : tout est dit en quelques lignes. « Mon ami, que j'aimais, est devenu semblable à l'argile ! Et moi, ne me faudra-t-il pas, comme lui, me coucher, pour ne me plus jamais relever ? »
  

Quand je vois ce topic, je ne peux m'empêcher de remarquer que je lis beaucoup de romans et vous, vous lisez plus de non-fiction, surtout philosophique, est-ce que c'est seulement nous, ou c'est un signe des différences Québec-France? Est-ce si répandu de lire autant de textes philosophiques en France?

Mmmh, je ne trouve pas spécialement que c'est si répandu en France, je suis entourée de beaucoup de personnes qui adorent lire de la fiction ! Après, je pense que vous êtes plus ouverts au genre fictif sur le continent nord-américain que les français, qui tendent à être plus terre-à-terre dans leurs manières de penser et d'être, ça joue peut-être aussi, mais je ne saurais pas dire si c'est une vraie différence de culture entre les deux pays ou pas pour ce qui concerne les lectures en particulier.

Bon, perso, je fais des études de philo donc je ne suis pas très objectif et mon entourage au quotidien n'est sans doute pas représentatif du reste de la population française Il est vrai que, pour ma part, je lis assez peu de fiction (ce qui est regrettable), probablement parce que je la trouve dans tout les autres pans de la culture (cinéma, séries, BD, etc) ; quand j'ouvre un livre, c'est généralement pour y chercher non pas de la beauté (que je trouve partout ailleurs, donc) mais l'analyse rationnelle d'un phénomène ou un essai proposant une grille d'explication du monde. (Les œuvres fictives peuvent elles-aussi proposer une interprétation du monde, mais ce n'est pas nécessaire, et ce n'est pas direct, dans le sens où ce qui y est avant tout recherché est la beauté ou l'émotion.)

Sinon, je pense que ça peut s'expliquer par la très forte tradition philosophique en France depuis Descartes, parachevée par la Révolution française. La philosophie est une discipline obligatoire au lycée, en filière générale comme technique, ce qui n'est pas si fréquent dans le monde, et, surtout, le diplôme permettant l'accès aux études supérieures est sanctionné par une épreuve obligatoire de philo, ce qui est encore plus rare dans le monde. Un certain nombre de pays imposent des cours de "morale", mais je suis assez embêté à l'idée de réduire la philo à la morale
Cf : http://www.slate.fr/story/23119/pourquoi-la-france-tient-tant-la-philo

Tu me diras, il y a en France une tout aussi forte tradition littéraire, donc je ne pense pas qu'il y ait une quelconque prééminence de la philo (et des sciences humaines) sur la littérature dans les préférences de lecture des Français, loin de là.

Miss Kitty a écrit:

les français, qui tendent à être plus terre-à-terre dans leurs manières de penser et d'être

Ca me semble intéressant, qu'est-ce que tu veux dire par là ? Je crois que je ne suis pas loin de penser pareil, parce qu'il est probable qu'il y ait une certaine mentalité cartésienne en France, un certain rationalisme désenchanté qui soit peut-être moins présent dans le monde anglo-saxon.